jeudi 19 juillet 2007

PASSAGE A L'ECRITURE

















§ 10 PASSAGE A L'ECRITURE
Un autre fantasme naît... Tout aussi désepéré que les autres!
L'écriture... Lui-même écrivait avidemment mes paroles! Je l'attendais parfois pour qu'il ne rate pas la suite ou qu'il ait le temps de ne pas se tromper. Si je ne pouvais pas écrire pour lui dans l'exigeance qui était la sienne avant même de commencer à parler, au moins pourrais-je écrire pour l'autre psy avec qui j'ai rendez-vous dans quinze jours!... Et puis un doute! Peut-être qu'il ne me demandera pas ça! Peut-être que s'il le demande quand même n'y verrai-je pas une telle ambition!... Quel manque de confiance soudain! J'aurais été voir le premier venu et voilà qu'il n'y a plus que lui qui compte!... Transfert immédiat et sans condition! Il est clair que c'est une véritable aubaine... Et le fantasme naît: on pourrait s'en faire d'interminables lectures jusqu'à en rire parfois! Lui qui a la passion de l'écriture et puise son contenu chez l'autre, il sera le moteur de ce livre qu'on va écrire ensemble. Je ne doute pas que ceux qui se sont installés à Paris sont ceux qui connaissent les amis de l'éditeur qui publira ce travail à deux!... Faudrait-il vraiment que je paye tout ça? N'est-ce pas justement dans la gratuité du geste que la quintescence de l'expérience peut se révéler ou au contraire se ratatiner dans l'échange d'argent?... Au rendez-vous, je paye le temps que le psy m'a consacré et je repars, fort de la mission qu'il me confie comme palliatif à ma survie... N'ai-je pas rendu quelque chose de moi-même? N'aurait-il pas lui aussi à me devoir quelque chose de ce que je lui ai confié?... Un sursaut d'orgueil m'ébranle: pourquoi ne vais-je pas voir l'éditeur? Quel risque y a-t-il?... Il peut toujours refuser ou dire qu'il faut retravailler le texte, le mettre en forme... Et puis que ça fait trop de travail, etc... Je pense alors à d'éventuels descendants qui découvriraient cette mine de mots après ma mort, ils trouveraient facilement l'éditeur... Publier un texte écrit par un auteur "sacrifié" qui stigmatise les mots du transfert, ça peut être moi-même! Schizophrénie volontaire, pouvoir de l'aventure jouée avec l'éditeur qui dirait à qui lui en demanderait la motivation: en lisant le manuscrit, "je ne pouvais laisser ça à personne d'autre! Je ne pouvais supporter l'idée que quelqu'un fasse un détournement quelconque de ce que j'avais dans la tête! De ce fait, il était devenu impératif de publier ce texte..." Et de répéter trois fois: "C'est pour vous que je l'ai fait!"

1 commentaire:

Anonyme a dit…

PUBIER, fantasme ou réalité?
Internet est une façon très efficace de publier... mais ser-t-on lu?