vendredi 25 mai 2007

SCENARIOS ET FANTASMES


§ 4 SCENARIOS & FANTASMES
"Finalement", le carnet est un support de mémorisation de l'écriture à venir. Crac! Je le dis comme ça... Si "ça" est bien mon inconscient qui parle, je suis en train de dire pour lui tout haut, ce que j'entend qu'il dit au fond de moi-même! Alors je mémorise par l'écriture en proposant la matière des scénarios à faire lire... En l'occurence, aujourd'hui, j'écris ce moment d'été qui a la configuration exacte d'un jour de vacance vécu il y a quelques années à Villars de Lans... Travail au centre équestre, échappées touristiques sur les terrasses de la ville, entre les vieilles pierres... L'histoire et la pensée des jours d'hiver qui ont passés ici il y a quelques mois...
...Un de ces soirs où le jour s'était couché tôt, où la bise glaciale avait sévi tout l'après-midi sous un ciel tourmenté et quelques flocons volages! Ici! Dans ce moment d'été, dans ce décor où il est facile d'imaginer... l'histoire très glauque qu'un gar du Dauphiné (qui avait eu des bonnes notes en littérature à l'école) a peut-être déjà écrite en y installant tous ses fantasmes de peur, de terreur et de mort...en mangeant une glace au soleil!
Mille couleurs de mots pour fêter ça, pour forcer le destin, pour nous dire combien la vie qui se nie elle-même est justement là dans une dynamique particulière.
En effet, je ne suis pas du tout à Villars de Lans mais à Nevers, à la terrasse de l'auberge Saint-Louis, place Mossé au bout du pont de Loire. Ici, c'est le petit Montmartre de Gilles, compagnon du tour de France, ébéniste émérite qui a taillé les lattes de bois de mes chassis de tableaux de la troisième année de ma carrière d'artiste-peintre!

RENVOYE A SOI-MEME


§ 3 RENVOYÉ À SOI-MÊME
Une séance de dix minutes, juste pour dire... ce que je ne sais même plus dire, que j'ai eu du mal à tenir pour vrai et qu'elle a conclu à travers ma parole qui a été: "elle m'a renvoyé à moi-même!"
Je parle de la prof d'informatique. J' ai l'impression qu'en lui demandant de l'aide elle me prend pour un imbécile! Cette façon d'être agacée, de rabacher des choses qu'elle en a marre de dire...
Aujourd'hui, cette parole est devenue une énigme. Il s'agit assurément d'une parole qui doit avoir un sens! A savoir: une réaction émotive à l'âge de trois ans, "elle" me prend pour un imbécile. Je boude ou je me révolte... En fait "elle" me renvoie à moi-même! Tout ça peut donner: je me sens bête, idiot, je trouve en moi les ressources pour prouver le contraire... Ce qui traduit la sensation d'être renvoyé à soi!?!...
Cette phrase donne un coup d'arrêt à la séance, phrase clé, décisive!
Ça fait un moment déjà que je comprend que c'est toujours de moi qu'il s'agit, c'est de mon endroit de moi que je parle. Je me projette dans tout ce que j'ennonce et cette phrase est la consécration de ce cheminement!... Le procédé d'identification en jeu dans les rèves, se transpose dans le réel. Notre filtre de lecture, c'est nous-même!
Mais attention! Ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas parler de choses communes à tous!
Est-ce pour ce faire que P.B. dit qu'il ne faut pas prendre les théories pour soi?... Maintenant, je n'ai plus qu'à digérer tout ça et voir comment "ÇA" réagit!

lundi 14 mai 2007

4- REVIVRE ?


4- REVIVRE ?
Je vaque deci, delà avec un certain bien-être, bien "réel", à la recherche d'un document perdu.Pas de panique cependant mais plutôt l'occasion inespérée de déplacer mon corps par ci par là, dans un espace cotoneux. Puis, surtout, cette idée captivante que je vais tomber sur ce document à un moment précis, dans un futur relativement proche mais totalement inconnu pour l'heure. En me déplaçant ainsi, ça peut aussi être pour rien! Me déplacer comme ça, comme une mouche qui vole, qui passe tout son temps à voler comme ça pour rien de précis, dans un espace donné, parce que c'est dans sa nature!...Le verbe "revivre" me revient en mémoire comme un leitmotiv. L'image du bien-être s'accroche à l'action de ce verbe comme pour en renforcer le sens, comme pour dire: "Tu vois? Y'a pas que moi! Je suis pas seul à dire ça!... On est deux! Alors? Hein! Alors, tu peux y croire quand même!!!"Et moi de dire: "Ah bon? Est-ce que je renâcle, je résiste devant une évidence? Pourtant je ne vois rien! Je ne me rend compte de rien! Je n'ai pas l'impression de faire quoique ce soit, pas d'effort particulier, ni dans un sens ni dans l'autre... Dans aucun sens particulier!... Du moins, rien que je sache!... C'est bizarre, ça! Comme on peut être à ce point ignorant de soi-même... Et même ainsi, après réflexion, sentir cela à ce point étranger à soi-même!"Le papier de chocolat entre mes doigts, se met à être lui-même porteur d'existence, cette existence même que je ne reconnais pas en moi, celle qui vit toute seule à travers moi sans même me demander mon avis!... Une vie qui vit toute seule avec tout le reste en se servant de mon propre corps comme médium! Et ce papier de chocolat qui devient soudain la plus belle chose du monde avec ses miroitement, innombrables sur une si petite surface... Son frémissement guidé par un souffle imperceptible qui lui procure une vie propre... Quelle merveille! Surgit alors la précision et l'extrême délicatesse des dessins de Carole, de son dossier de concours... Dossier qui m'a inspirée tant de commentaires émerveillés qu'elle ne savait plus où donner de la tête!... Arrêter les choses à un endroit, en faire un cliché de mots, une image statique, immuable où l'on voit enfin tout à loisir! Etre sûr que demain et longtemps encore, cette image sera toujours la même, qu'on pourra en parler sans craindre l'erreur ou la déformation. Qu'on ne pourra pas nous enlever ce discours, puisqu'il sera celui d'une image à découvrir, à comprendre, à interprêter, une image qui ne sera même pas là, qui sera seulement ce qu'on en dira, qui pourra disparaître sans rien enlever aux paroles!...Je veux me sauver! Je suis déjà loin... Ai-je jamais été ici, pendant vingt ans? Ne me suis-je pas toujours sauvé pour rêver sur le dos de mon cheval dans le parfum de sa peau tranquille et chaude? Qu'est-ce que cela pouvait être d'autre que vivre sans cesse dans un rêve... Au-delà du réel, abstraitement, décalé dans un monde imaginaire! Quand l'imaginaire devient plus réel que la réalité!...

dimanche 13 mai 2007

VIEUX REFLEXE

















§ 2 LE VIEUX RÉFLEXE
Débrancher le vieux réflexe!
Inventer la vie telle qu'elle vient, démythifier le réel, lui rendre sa valeur de lieu de jouissance, lieu à jouïr, à vivre, à s'épanouir...
Je me pose dans la tiédeur de l'air, je sens mes genoux qui se sentent bien, le soleil qui les chauffe. Je recherche mon bien-être, dans mon corps et dans ma tête.
Je refuse le vieux réflexe, je refuse de conserver le moindre détour de ses justifications, je refuse de me laisser encombrer par le moindre reliquat de sa contagion à travers laquelle... Je me débat encore!
Mon choix de vie correspond à mon désir. Mon désir ne désire pas se justifier. Il est, il existe et cela doit suffir. Quelqu'un m'a dit: "Mais pourquoi vous dévaloriser? N'est-ce pas déjà en soi très important que d'exister comme ça, d'être là?"
Non! Tout est devenu interdit! Je lui dis mon enfermement, je lui dis ma détresse, mon incapacité à en sortir... Je viens quérir son aide, je tend la main et le suplie de me sortir de là...
Je ne doute pas aujourd'hui qu'il couvre les personnes d'un profond respect.
Ce faisant, il est capable en peu de mots, par la science des procédures et l'empathie qui le caractérise, de rendre à chacun et à chacune une dignité perdue. Et ce, avec une simplicité et un naturel qui exclut tout soupçon d'humiliation!