vendredi 27 avril 2007

LE CIEL SUR LA TETE


SOMMAIRE DU 2ème CHAPITRE:

§ 1 LE CIEL SUR LA TETE
§ 2 LE VIEUX RÉFLEXE
§ 3 RENVOYÉ À SOI-MÊME
§ 4 SCENARIOS & FANTASMES
§ 5 LE PARTI PRIS DE L'ANGOISSE
§ 6 L'INTUITION
§ 7 POURQUOI ECRIRE
§ 8 L'AUTRE DE MOI
§ 9 ORPHELIN ET SDF
§ 10 PASSAGE A L'ECRITURE
§ 11 LANGAGE ET TEMPS

§ 1 LE CIEL SUR LA TETE
Drôle de sensations qui me lève ce matin! Une vague impression derrière les fagots: le ciel me tomberait sur la tête!... Je me demande si je n'étais pas déjà comme ça quand j'étais en fac! Le plaisir d'avoir choisi le département d'étude avait un arrière-goût saumâtre de sursis avant de devoir être prof, de devoir céder devant le désir de l'autre, et de plus, désir contraire au mien... Se femer les yeux là-dessus, ne pas s'y opposer. Obéir à l'argumentation avancée, ne pas se gâcher le plaisir... Et même se servir de la contrainte pour décoller vers un monde hors du monde, hors de la réalité. Vivre ces années de fac comme le mythe du Paradis avant l'enfer... Devenir un être mythique, un elfe hors du temps, hors des contraintes! Faire de cette période un rève éveillé qui perdurera dans l'imaginaire comme un âge d'or possible, qui deviendra la représentation d'un idéal à vivre. Représentation à laquelle il faudra toujours se référer... Car on sait pertinemment que le destin, celui de l'obéissance, nous prévoit une vie que l'on ne désire pas. Pour assumer, il y aura cet idéal dans la tête, il y aura ce soutien mental qui permettra de vivre "l'envers et contre tout"!...
Vingt huit ans plus tard, on ne peut plus soutenir cette concession! Les étayages tombent en poussière... La vie est là devant moi: le rève éveillé a dévoilé sa fantaisie! Ce n'est qu'un masque! Le carnaval est fini! La réalité est là devant moi et m'invite à choisir...
OK! Maintenant je sais! J'ai pris mes décisions... Et qu'est-ce qui sourdre du fond de moi-même? Cette espèce d'ancienne attitude qui fait glisser le réel dans un imaginaire fictionnel, celui du mythe! Il voudrait encore et à nouveau me faire croire que l'avenir n'est pas ce que l'on imagine... La réalité est bien autre chose! Il ne s'agit que d'un sursis, un ultime sursis avant d'entrer à nouveau dans un monde de contraintes où l'être humain est transformé en machine! Tout juste bon à souffrir son aliénation et à construire des rèves pour compenser!
Un tel discours a été tenu en partie par ma propre mère! Ensuite, c'est l'étayage qui supporte le poids excessif de la contrainte... Il n'y a pas que les chevaux qui ont étayé, ou disons qu'ils ont été choisis pour introduire du réel, pour soutenir le mythe, pour construire le fantasme à partir du réel!
Mais il ne s'agit plus de cela aujourd'hui! Tout ce pataquès a encombré tout mon pouvoir de communication avecc mes semblables. Ce pouvoir a été empêché, détourné, relégué dans les combles... Maintenant il semble avoir la voie libre, il s'applique avec bonheur! Autour de moi, personne ne m'en veut, le dialogue s'engage comme si de rien n'était! L'important de la communication est devenu l'humain!
On peut dire que ça a été une vie consacrée aux chevaux!

mardi 24 avril 2007

GARE AUX AFFECTS!


SOMMAIRE du CHAPITRE 1/


1  -   COMMENT FAIRE DU SIMPLE AVEC DU COMPLIQUE !
2  -   DISCOURS AVEC MOI-MEME
3  -   SAUVER SA PEAU !
4  -   REVIVRE ?
5  -   ...UN MORCEAU DE REALITE
6  -   LE CONTRAT D'ACCOMPAGNEMENT
7  -   L'EXPERIENCE DU JURY...
8  -   POUR EN FINIR AVEC LES MERES !
9  -   MODE D'EMPLOI
10 -   LES REVEILS DIFFICILES
11 -   L'ATTENTE  
12 -   GARE AUX AFFECTS ! 



12- GARE AUX AFFECTS !
Les émotions me sautent à la figure avec une violence inouïe!
Une telle dépendance aux affects n'est pas sans me déstabiliser à chaque assaut... mais la vie continue et les affects ne m'innondent plus!
C'est comme si je les connaissais déjà!
Chaque fois qu'il y en a un qui surgit, je le reconnais dans mon histoire, je le ressens, puis le ressitue dans mon passé.
Je vois que c'est dur à vivre, je réfléchis pour en connaître la raison, j'en trouve la cause...
Pendant ce temps, j'ai une boule derrière le sternum, j'ai envie de pleurer... Je suis tour à tour triste et désespérée pour l'affect que j'ai vécu dans le passé...
Et puis ça disparaît aussi vite que ça a surgit! C'est remplacé par la perspective de mon projet avec la précision qu'il acquiert chaque jour un peu plus. Le projet m'habite plus sûrement, quel que soit ce que j'en attend...
Les affects sont les moments revécus d'un cauchemar sans fin, les dernières séquelles d'une séquestration... C'est comme si j'avais droit encore une fois à jouir de cette suprême douleur sans nom. Qu'il faille que j'en jouisse avant de lui dire adieu et me consacrer ensuite à autre chose!...
La pensée du changement d'horaire de mon rendez-vous survient au milieu de ces souvenirs et transforme soudainement mon état d'être!... Je me sens doucement envahie d'une sorte de valorisation de moi-même, un flux qui régénère mon corps de haut en bas, un vêtement qui surgit au-dessus de ma tête, me revêt et m'enveloppe au plus près, magiquement! L'énergie circule, la voie est ouverte, l'affect s'y engouffre de son impulsion! Comme au jardin, le matin, l'eau qui s'enfile dans les petits canneaux de terre ouverts d'un coup de bêche appliqué... On eut dit la respiration de la terre elle-même, de ce morceau de terre enserré entre son rocher et ses trois murs... Un écrin au milieu du désert!
Pourquoi les affects cauchemardesques apparaissent plus forts, plus authentiques, plus précieux que les affects du bien-être? Sont-ils tant refoulés qu'on ne peut guère les écrire? Est-ce qu'ils font trop peur et qu'on ne fait que les survoler? Sont-ils inédits au point que leur littérature devienne rare?
Puis-je inversement croire que les affects de l'épanouissement peuvent être aussi riches, profonds, subtils, variés d'autant de facettes? Si je pose la question, puis-je y répondre par la positive? Et alors, que se passe-t-il?
Le bien-être vient se plaquer sur mes jambes, mes bras... Il se donne à moi comme s'il m'aimait!... Le réel change de visage, je vois autre chose, autrement... Je peux le décider moi-même, sans calcul, sans effort... naturellement!

jeudi 19 avril 2007

L'ATTENTE


19- L'ATTENTE
Situation étrange: tout est possible et en même temps il faut attendre...
Dans cette attente, j'use mes forces vives, je m'épuise inutilement.
Je tente des compensations mais ne trouve rien de satisfaisant...
Je rebondis d'entretien en pratique d'écriture à la recherche d'une thérapie qui vienne combler ce manque. Mais dès que j'en ressens les bienfaits, son action s'amenuise jusqu'à n'être plus rien! Chaque jour, j'essaye de combler ce rien par une nouvelle découverte, tel un rituel en éternelle transformation, jamais au point... Un chemin qui s'ouvre devant mes pas à coups de machette, un chemin qui n'existe pas encore, où personne ne me précède, où j'avance seule...
Je pense à un voyage qu'on entreprend. A un moment-lieu donné, il faut attendre quelques jours un bateau qui va nous emmener au-delà des mers. Quelques jours, quelques semaines à ne rien faire sinon être là, regarder les gens qui vivent là, les activités du lieu, la météo, le déroulement du temps... Entre rêve et réalité, passage nécessaire à ce qu'on a décidé de faire. La patience infiniment nécessaire et l'opiniâtreté de ses décisions...
Il y a aussi, là, dans cette attente, la sensation d'être ailleurs de tout lieu réel, dans un concept-projet où le réel ne vaut pas grand'chose en soi. Il ne vaut que par ce qu'on veut bien en faire... Le présent n'existe plus pour lui seul, il devient un concept illusoire, abstrait sinon de se tisser lui-même dans le concept-projet de chacun! Tout présent devient ainsi l'attente de quelque chose auquel se greffe une nouvelle attente et ainsi va-t-elle, cette vie terrestre à laquelle on est tous assujettis!

samedi 14 avril 2007

LES REVEILS DIFFICILES


9 - LES REVEILS DIFFICILES
Captivée par ce "faire dormir".
Je n'ai pas pris ce temps de réflexion habituelle pour conclure le travail des rêves.
Après un temps de somnolence je me réveille en sachant la vérité qui me saute aux yeux,
là, entière!
Je peux la traduire ainsi: la réflexion que je n'ai pas faite m'aurait réveillée,
m'auraitempêchée de me laisser emmener dans cette captivance du "faire dormir"!
Prise au mot, la réflexion aurait stoppé ce que j'avais choisi de vivre...
Une évidence m'était apparue alors: dormir, envers et contre tout!
Ce matin, jusqu'à la sonnerie du réveil!
Comme faire de la philo de force!... Sans cesse, envers et contre tout et tout le temps!

D'autres fois, quand je me réveille, je me sens dépréciée! Je suis alors incapable de tenir le moindre engagement, ne serait-ce qu'avec moi-même! La rencontre des autres va me replacer au diapason mais j'aurai fatalement perdu quelque chose en route que rien ne pourra me rendre...

A d'autres occasions, je peux être scotchée dans mon lit et sentir mes épaules comme courbaturées, en train de guérir et mon cou ne cessant de se détendre. Je me réveille, l'envie de pleurer que j'avais la veille a disparu. Dans ma tête, je me vois recroquevillée par mon épaule depuis un an et je vois soudain que ce personnage n'existe plus... Mes épaules rayonnent d'énergie maintenant! Sous mes côtes, dans la poitrine, je sens comme un feu qui s'éteint, dont les braises sont encore chaudes...

Réveil, ce matin... Mon cerveau semble bloqué, il a du mal à bouger, à se mettre en mouvement. On dirait qu'il revient sans cesse à l'état précédent bien que j'ai pris grand soin de l'en faire sortir! Il semble freiner l'avancée de la veille, l'ignorer... C'était tout au plus comme un film qu'on oublie vite! Il n'assimile pas les découvertes que l'on vient de faire... Sensation d'avoir des difficultés à déplacer mon regard... Il veut rester sur la même image, ne pas regarder ailleurs... Images-repères... Perdre les repères, refuser les repères?

Un autre matin. Réveil après une longue lutte pour tenter de confirmer une hypothétique détente. Réveil avec la certitude que quelque chose en moi refuse. Au fond de moi, quelque chose de psychique, quelque chose de très intime, très primaire, infantile, quelque chose qui ne se nomme même pas, qui s'est mis à bouder doucement, à résister désespérément... Parce qu'il a toujours fait comme ça et qu'il ne sait rien faire d'autre! Un genre de lâché prise ancestral qui se refuse obstinément pour une question de survie!

Il est sept heures! J'ai lutté une bonne partie de la nuit pour me confirmer dans l'idée que mon cou se contractait, qu'il est la cause d'un sommeil troublé. J'en ai conscience et conscience aussi que je ne veux pas me "laisser faire", puis conscience en me rendormant, de douter légèrement d'être vraiment maître de la situation!.

lundi 9 avril 2007

POUR EN FINIR AVEC LES MERES ...


8- POUR EN FINIR AVEC LES MERES !
Régler les comptes entre une mère réelle qui parle dans la réalité, qui articule des mots précis dans un sens autre que celui que j'entend mais qui est là! Et l'autre, la mère idéale, celle que j'ai inventée pour me protéger, pour m'aimer, pour m'espérer... Les deux ne cessent de se confondre dans la réalité et dans ma tête! Il arrive qu'une parole émise par ma mère génitale soit entendue comme si elle émanait de la mère idéale... Ce qui revient à dire que la femme qui me parle n'est pas respectée dans sa personne, elle est considérée comme quelqu'un d'autre et l' injustice est flagrante! Bien sûr, elle ne peut même pas le savoir et se trouve engagée dans un dialogue de sourds. Les quiproquos défilent, embrouillent les donnes et multiplient les ressentis meurtriers!
Il y a aussi le petit garçon... Il rapplique sans crier gare! Il est encore venue me troubler... Je voudrais bien qu' il arrête de me harceler! Il est là au moindre souci... Peur qu'on lui dise non! Il vient souvent avec de gros sanglots profonds, il fait irruption avec des peines incommensurables dont on a beaucoup de difficultés à repérer l'origine. Il est venu aussi avec l'inspecteur... Tout narcissique qu'il est! Lorsqu'on peut imaginer ses raisons, on ne peut jamais affirmer que ça a vraiment eu lieu. Il me laisse l'impression que je ne saurai jamais la vérité! Par contre, si sa peine est profonde, elle ne dure pas et ne laisse pas de séquelle... Comme pour tous les enfants, c'est terrible mais ça s'oublie vite!
Quand il se pointe, c'est attendrissant, touchant, j'ai le sentiment de l'aimer sans ambiguïté en essayant de croire que c'est toujours moi!... Difficile, et pourtant! Pas besoin de le consoler, simplement admirer son authenticité totale, son charisme. Il est telle une apparition... Ephémère.
Pour ce petit garçon-là, il n'y a pas de mère, seulement des adultes souvent injustes qu'il supporte pourtant sans apriori. Par contre, c'est lui qui crée la figure de la mère idéale. Il décide de retenir tout ce que l'autre peut lui apporter de mieux.
Quant à la mère réelle, il n'y a qu'une façon de savoir qui elle est, c'est la façon dont on pourra différencier son attitude parentale du comportement qu'elle choisi d'avoir en société. Ce dernier permettra de définir l'autre.
Je ne parle ici que de mon propre cas avec ma propre mère mais aussi de tout ce qui y ressemble que j'ai vu autour de moi!

mercredi 4 avril 2007

L'EXPERIENCE DU JURY...


7- L'EXPERIENCE DU JURY...
J'ai envoyé les formulaires de candidature en jouant la préparation de l'entretien éventuel: présenter une oeuvre artistique de mon choix.
Je me replonge dans les livres de Sophie Calle...
Je me sens alors, soudain toute petite! Je vois devant moi, un jury extralucide et cynique... J'en tremble, je me sens ridicule!... Pourtant je suis plus que sensible au travail de Sophie Calle! Je ne peux pas avoir mieux sous la main! J'ai envie de supplier qu'on m'aide, qu'on m'encourage... Une maman bien comme ça?...
Je m'agace: il n'y aura personne pour faire ça! Personne ne sert donc à rien, pour moi, autour de moi?
Ce que j'écris ici se referme-t-il sur moi-même?
Le texte semble se dérouler en articulant lui-même les idées, les concepts, les découvertes, les questions que je ne veux pas me poser mais l'écrit est "supportable"... Les mots sont choisis avec circonspection.
Ici, je parle avec elle, ma mère idéale, celle qui m'habite chaque jour. Demain je vais rencontrer son substitut en chair et en os. Ni la chair ni l'os ne m'interessent, tout au plus le son de sa voix ou son souffle. Pour me souffler les signes qu'elle me renvoit de ce que j'émet, j'ai envie de la supplier, de me mettre à genoux... Tout faire pour qu'elle ait une parole de pitié... Une seule parole... pour m'encourager!...
Comme si je n'allais jamais y arriver!
Je cherche les mots qu'il faut pour qu'elle le fasse...
Depuis quinze jours, c'est le mot REVIVRE qui revient!
J'ai sans cesse envie de reprendre cette façon d'être habitée par cette bonne mère, celle qui me protège, qui m'ouvre sa porte chaque semaine. Toujours prête à m'écouter sans contrainte, qui me pousse à l'étude, à m'épanouïr!
Aussi, elle me rendra forte devant le jury!
Mais non!
Je ne la vois pas, elle ne me regarde pas!
Mais non!
Il ne se peut pas qu'elle me rende forte, il se peut seulement que je devienne forte moi-même, tout court, à travers toutes les épreuves que je vais avoir à passer!...
Présenter Sophie Calle est franchement une aubaine pourtant et je peux féliciter tous ceux qui m'ont accompagné voir son travail l'année dernière!
Il ne s'agit plus de nid protecteur et plus personne ne répondra à mon appel!
Inutile de perdre du temps à y croire! Plutôt écrire!
Qu'est-ce que je vais encore dénicher derrière les apparences?!!...