lundi 14 mai 2007

4- REVIVRE ?


4- REVIVRE ?
Je vaque deci, delà avec un certain bien-être, bien "réel", à la recherche d'un document perdu.Pas de panique cependant mais plutôt l'occasion inespérée de déplacer mon corps par ci par là, dans un espace cotoneux. Puis, surtout, cette idée captivante que je vais tomber sur ce document à un moment précis, dans un futur relativement proche mais totalement inconnu pour l'heure. En me déplaçant ainsi, ça peut aussi être pour rien! Me déplacer comme ça, comme une mouche qui vole, qui passe tout son temps à voler comme ça pour rien de précis, dans un espace donné, parce que c'est dans sa nature!...Le verbe "revivre" me revient en mémoire comme un leitmotiv. L'image du bien-être s'accroche à l'action de ce verbe comme pour en renforcer le sens, comme pour dire: "Tu vois? Y'a pas que moi! Je suis pas seul à dire ça!... On est deux! Alors? Hein! Alors, tu peux y croire quand même!!!"Et moi de dire: "Ah bon? Est-ce que je renâcle, je résiste devant une évidence? Pourtant je ne vois rien! Je ne me rend compte de rien! Je n'ai pas l'impression de faire quoique ce soit, pas d'effort particulier, ni dans un sens ni dans l'autre... Dans aucun sens particulier!... Du moins, rien que je sache!... C'est bizarre, ça! Comme on peut être à ce point ignorant de soi-même... Et même ainsi, après réflexion, sentir cela à ce point étranger à soi-même!"Le papier de chocolat entre mes doigts, se met à être lui-même porteur d'existence, cette existence même que je ne reconnais pas en moi, celle qui vit toute seule à travers moi sans même me demander mon avis!... Une vie qui vit toute seule avec tout le reste en se servant de mon propre corps comme médium! Et ce papier de chocolat qui devient soudain la plus belle chose du monde avec ses miroitement, innombrables sur une si petite surface... Son frémissement guidé par un souffle imperceptible qui lui procure une vie propre... Quelle merveille! Surgit alors la précision et l'extrême délicatesse des dessins de Carole, de son dossier de concours... Dossier qui m'a inspirée tant de commentaires émerveillés qu'elle ne savait plus où donner de la tête!... Arrêter les choses à un endroit, en faire un cliché de mots, une image statique, immuable où l'on voit enfin tout à loisir! Etre sûr que demain et longtemps encore, cette image sera toujours la même, qu'on pourra en parler sans craindre l'erreur ou la déformation. Qu'on ne pourra pas nous enlever ce discours, puisqu'il sera celui d'une image à découvrir, à comprendre, à interprêter, une image qui ne sera même pas là, qui sera seulement ce qu'on en dira, qui pourra disparaître sans rien enlever aux paroles!...Je veux me sauver! Je suis déjà loin... Ai-je jamais été ici, pendant vingt ans? Ne me suis-je pas toujours sauvé pour rêver sur le dos de mon cheval dans le parfum de sa peau tranquille et chaude? Qu'est-ce que cela pouvait être d'autre que vivre sans cesse dans un rêve... Au-delà du réel, abstraitement, décalé dans un monde imaginaire! Quand l'imaginaire devient plus réel que la réalité!...

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