jeudi 29 mars 2007

LE CONTRAT D'ACCOMPAGNEMENT


6- LE CONTRAT D'ACCOMPAGNEMENT
Mes impressions se précisent très nettement... J'allais écrire, trop!
Des impressions? Oui, sans aucun doute! Mais pourquoi trop? Ne doit-on pas aller plus loin? Pourquoi pas?
"De quoi avez-vous peur?" dirait le psychanaliste!
Pourquoi "peur"?
Qu'est-ce que cette histoire de peur?

Il y a deux ans, je suis arrivé dans ce cabinet d'analyse avec la ferme volonté de dépasser ma peur.
Décidé à ne plus la fuir, à ne plus chercher de refuge pour l'éviter.
Il est vrai qu'elle m'était tombée dessus il y a bien longtemps...
J'étais seul, encore enfant et je la voyais presque à l'extérieur de moi-même.
Elle m'inhibait bien sûr! Elle me scotchait sur le bord de la route mais je ne l'avais pas faite mienne.
C'était devenu une maladie chronique qui revenait par crise. J'étais seul à la connaître. Aux yeux des autres, il n'y avait pas de symptôme apparent ou bien ce qui était symptôme n'était que manifestation naturelle de la vie courrante!
Cependant, il y avait eu traumatisme!
Situation génératrice d'angoisse devenue situation de détresse pour aboutir à une montée de la tension nerveuse que l'appareil psychique est impuissant à maîtriser!
Cet état implique l'autre dans un rôle d'omnipotence.
La structure psychique est directement engagée dans la relation avec autrui.
...Au delà du supportable!
L'angoisse est le signal qui permet d'éviter de voir cette tension, dans ce qu'elle a d'insupportable. La répétition de l'état de passivité ou, de panique vécu lors du trauma réapparaît en mobilisant une certaine quantité d'énergie...
Je me demande précisemment si ce signal ne va pas réapparaître dans les minutes qui viennent! Je le devine derrière chaque regard, chaque vision et encore plus derrière chaque personne!
Je ne veux plus vivre cette situation passivement!
Je veux maintenant aller vivre à l'intérieur de moi-même, dans mes rêves, dans l'imaginaire! C'est pourquoi je ne veux pas dépasser la zone des impressions...
J'imagine un truc fou: un contrat d'accompagnement individuel avec l'objectif d'un approfondissement identitaire sous une forme artistique personnelle... On commencerait par faire émerger l'inconscient à travers la production d'écrits. Puis on s'orienterait vers une sorte d'autobiographie qui nous inviterait à rejoindre les lieux mêmes du souvenir. Tel, le voyage initiatique, l'accompagnement servant de garantie, soutien et guide à la démarche dans le dépassement des répétitions d'origine traumatiques. Au moyen de l'écriture, sous forme de devoirs à s'imposer, discipline librement consentie et acceptée dans les termes du contrat. Travail de biographe où l'autre se crée lui-même à travers l'écriture!
... Je veux qu'on reconnaisse mes traumatismes... Cette volonté n'est en fait qu'une excuse pour préserver mon hypersensibilité contre les jugements hâtifs. Le contrat d'accompagnement est une manière de le faire pour l'autre en miroir, de lui accorder l'exclusivité que les autres lui refusent!
Avec le contrat, on a le droit d'être malheureux devant un autre que soi, on a le droit d'en parler, de voir ce malheur comme un réel plutôt que comme un délire. On se donne le droit de travailler dessus, de gratter pour découvrir ce qu'il y a derrière sans se faire peur. Grâce à une sorte de grande soeur, bien présente à ses côtés, ce malheur est conduit vers la construction d'une fiction-interprêtation du réel... Un véritable travail sur soi conduit à la façon d'un jeu de rôle!
...Quand je regarde les dessins de Piranèse, ses gravures de même, j'ai l'impression qu'il les a faite pour moi, pour me montrer ce qu'il voulait que je vois, qu'il est encore là pour me le dire par le biais de l'héritage culturel... Qu'il a passé sa vie à travailler pour ça, pour le monde entier lui-même!

5-   ... UN MORCEAU DE REALITE







5- ... UN MORCEAU DE REALITE
Sortir de la solitude avec les voisins peut être efficace!...
Aujourd'hui les voisins reçoivent des amis... Il y a un cadeau pour la petite fille. Elle crie pour qu'ils la regardent... Elle veut les manipuler, ils la laissent faire... Ils choisissent entre l'apéro ou le jus d'orange. Et puis, pati, pata avec leur accent de la région. De l'autre côté, les piaillements de la petite dans la piscine gonflable que la mère a passé des heures à nettoyer et renettoyer toute seule... Même qu'elle aurait bien voulu qu'on l'aide mais que franchement, y'a qu'elle qui pouvait étre vraiment efficace et rapide, etc, etc...
Puis, les odeurs de barbecue sont rentrées dans la maison. L'air était toujours tiède, un vrai bonheur!...
Des arbres vont encore courrir le risque de mourir cet été! De toute façon, cette année, il n'y aura pas assez d'herbe dans les prés et le foin sera rare...

vendredi 16 mars 2007

SAUVER SA PEAU


3- SAUVER SA PEAU !
Décompresser la tension nerveuse... Pour la deuxième fois, je sens soudain une différence inédite!
Une décontraction, comme un détachement, comme un bien-être qui me pousse et me fait parler!
En même temps, cette fébrilité habituelle qui me met à fleur de peau en présence des autres!
Les deux états cohabitent sans réelle opposition; comme s'ils voulaient l'un et l'autre ménager la chèvre et le chou en prenant leur temps, en se faisant des salamaleks: "Vas-y, c'est à toi! Non, non, je t'en prie, vas-y, toi!... Je n'en ferai rien!" ... Chacun se reprenant sans cesse!
Autre chose semble y apparaître: une posture plus près de ce qu'on pense normal, plus réelle, émergeant semble-t-il, d'un embrouillamini, d'un enchevêtrement où l'on semblait s'être laissé prendre comme les poissons dans un filet... Pauvres poissons! Ils ne le méritent pas! Et moi, si?... Et pourquoi mériterai-je cela? Prise que j'étais dans l'angoisse de cet entonoir fatal... J'y ai glissé indéfiniment sans pouvoir me retenir nulle part!
Tomber dans une crevasse, en ressortir après être descendu au fond, encore plus loin pour trouver une issue malgré une jambe fracturée!... Couvrir des kilomètres dans la douleur!
Ce qui n'est pas dit, dans le documentaire, c'est comment on peut être drogué par cette douleur, comment prendre cette douleur pour soi, chaque jour, à chaque instant, en faire son enfant et la protéger contre le rejet... Un an plus tard, vivre avec devient guérir!!...
La vaste vallée minérale balayée par les vents d'altitude, en dessous du mont Pelvoux, me hante...
Je sens la terrible nuit que je veux aller y passer... Je sens le fantasme de "mon frère monté au ciel"!
C'est comme une nécessité afin de se délester de cette idée folle qui me fait halluciner les montagnes!

samedi 10 mars 2007

ET BIEN PLUS ENCORE!...

DISCOURS AVEC MOI-MEME...


2- DISCOURS AVEC MOI-MEME
La feuille est innondée de soleil.
Si le soleil me fait du bien, je ne peux même pas en tirer profit!
L'anxiété est latente...
Je suis impardonable devant X mais seulement devant lui!
S'il y a cette histoire de pardon impossible c'est parce qu'il y a une accusation et une faute. La culpabilité va se cristalliser ici, la faute est ainsi matérialisée... Le monde médical a trouvé mon flagrant délit!...
Anecdote dans le processus, détail suffisamment anodin pour ne pas entraver la démarche originelle et cependant, le refus de X a un rôle important à jouer: il porte le signe d'un dédouanement. Il signifie que ma culpabilité est enfin prise en charge dans le système d'aide médicale et que je peux m'estimer libérée de ce fardeau!
Ce qui m'étonne le plus, c'est qu'au lieu d'être très mal à l'issue de ce rendez-vous râté je me sens mieux! C'est tellement anachronique que je n'ose pas comprendre cette sensation!
Depuis l'instant où j'ai découvert le lapsus, une sorte de poussée m'a envoyée vers un inconnu où l'anxiété devient récurrente... Telle une contrainte à la méfiance, à la plus grande méfiance!
Etre à l'affût, déjouer le prochain lapsus!... Il ne faut pas se tromper, penser à tout, ne pas se faire avoir!... Le vent se lève, agite les arbres, l'air est sec, tiède. Ils vont commencer les foins et moi, je commence mon grand break de chevaux.
Je peux partir, aller ici et là... Je ne suis plus contrainte par aucune de ces tâches... Les autres le font à ma place et la vie continue. J'en suis presque jalouse! Il faut quand même que je dise au revoir à tout ce que j'avais construit. Rien ne sera plus comme avant, mais autant dire aussi que comme avant, ça ne m'intéresse plus!

mardi 6 mars 2007

COMMENT FAIRE DU SIMPLE AVEC DU COMPLIQUE


1- COMMENT FAIRE DU SIMPLE AVEC DU COMPLIQUE !
Je pars dans un rêve éveillé où je m'installe avec ce questionnement que provoquent souvent les rêves nocturnes sur leur étrangeté... Dans le genre: mais que se passe-t-il donc? Où suis-je ? Qui est cette personne? Que font tous ces gens? Suis-je bien moi-même? Etc...
Je pense sans cesse à la maison de... J'ai été transportée au septième ciel de mes rêves!
...Soupe de concombre à la noix de coco et saucisse de Strasbourg et, les dégustant, je n'ai cessé de ressentir ce bonheur indicible après lequel je courais depuis des mois sans jamais le rattraper... Au point que là, il a déjà disparu au loin en avant de moi!... Je tente des recherches ailleurs... Idées à retenir de toute façon. Bref, je viens de sauter sur le tremplin enfin réactif de mon projet!
Dans le temps présent, je me prépare à partir pour ma deuxième et dernière expertise. Je pose mon porte documents tout prêt depuis des semaines, sur la table du jardin.
Il fait chaud et les pies du voisin ne croassent plus indéfiniment dans les arbres.
J'ai décidé de regrouper les documents que je veux qu'il voit, pour remplir son protocole.
Je commence à sortir ma liasse de sa pochette en plastique et c'est là que la date du rendez-vous me saute à la figure à tel point que ça ne peut même pas arriver de cette façon dans un rêve... La date est en fait dépassée depuis deux jours!!!...
De plus, je lui ai envoyé une lettre drôlement tournée! Genre schizo en plein... Pour lui dire que la date de ce rendez-vous était trop tardive. Je lui disais même que je m'en remettais à lui pour sauver ma dignité!...
Je me disais bien que c'était de la folie mais comme il est chirurgien il devait s'en fiche complètement!... La chutte fut brutale... Autant j'étais monté au "septième ciel", autant je ne me suis même pas senti redescendre ni même tomber... Mais simplement à nouveau en enfer, celui du désert où le mirage vient de disparaître!
Le contraste de mon humeur est si grand que je n'arrive pas à y croire!... Mais de toute façon, personne autre que moi dans mon entourage n'est au courant de ce rendez-vous. C'est donc aussi irréel pour les autres à cet instant-là. Il ne tient qu'à moi d'appréhender l'affaire dans sa crudité...
Je me suis mise à gémir, la douleur se décomposa progressivement... Le lendemain, ce n'était plus qu'une anecdote.
Il faut dire que M s'en est occupé avec grande attention. Il comprend, dit-il, que c'est difficile tout ça... Compliqué... L'administration, les contrats, les droits des uns et des autres, les procédures... Il faut être patient!
"Si vous vous dites que tout ça n'est pas pour rien, que vous n'êtes pas perdant du tout, ça peut vous aider à être patient!..." Moi qui lui demandait de l'aide justement, voilà qu'il m'en apporte plein le cabinet en se gardant de toute interprêtation cependant, précise-t-il soigneusement comme il l'avait souvent déjà fait!... C'était comme ça, ça pouvait arriver à tout le monde! Etc...
Je le vois vraiment prendre les devants et me tirer par la main avec fermeté...
Ce n'est pas de la littérature, il en est sûr et certain dans mon cas, je peux lui faire confiance et m'en remettre entièrement à lui!... De toute façon, je vois toujours le psychanalyste, donc tout est bien comme ça et je peux être tranquille...
A la fin, il décide même qu'on ne se verra plus, que le contrat du psychiatre est rempli et qu'il peut toujours faire d'autres papiers s'il le faut...
J'étais sûr qu'il avait raison!
Le lendemain, le chirurgien refusa de reporter le rendez-vous et renvoya mon dossier comme s'il ne voulait me donner la charité qu'une fois. On me trouverait donc un autre expert!
Vivre simplement malgré toutes ces complications...
Rester normal ou tout au moins revenir à la normale et arrêter de crapahuter dans les nuages trompeurs et mouvants du pathologique... D'où sans aucun doute le terme "pathos"!

lundi 5 mars 2007

INTRODUCTION DANS L'INTIME


22 mai 200...
Prise en main de la personne...
Maintenant, on m'a dit que les planètes étaient là, de mon côté... Sont là ou étaient là? Pourquoi écris-je "étaient"?... C'est comme si on avait levé un barrage et que je pourrai enfin me libérer et avancer seul de mon propre chef!
Ca commence ainsi: ma mère est ma propre douleur... Mon épaule qui souffre, c'est ma mère qui me nuit, c'est une frustration qui m'inhibe... Je n'ai plus toujours mal, je sais me poser par rapport à mon bras. Losrqu'il me fait mal, ce n'est plus une fatalité, c'est un avertissement qui me signale une posture de soumission, d'abandon à la souffrance. La souffrance est devenue douleur, seulement douleur. Elle ne peut plus me terrasser, m'écraser, m'absorber. Elle n'est qu'un signal que j'éteind dès que j'en ai pris connaissance...
Je ne me réveille plus en doutant de mes projets comme s'ils n'avaient aucune cohérence, comme s'ils ne pouvaient seulement se réaliser sur une planète inconnue qui existerait peut-être un jour, mais qui est innaccessible aujourd'hui! Cette conscience de l'innaccessible me plonge dans une torpeur insondable, dans un gouffre d'où je ne discernais que des ombres (... la caverne de Platon?...)
Et puis la dame des planètes s'est fâchée! Elle m'a accusé de pêcher, d'être en faute!... Elle m'a tellement apporté de négatif que j'ai voulu lui dire d'arrêter! Elle faisait ses mimiques et ses grands gestes en continuant à répéter les mêmes trucs!... Elle a fini par craquer, ça faisait cinq heures que j'étais là et c'est moi qui lui disait d'arrêter! Mais elle voulait le dernier mot! Finalement elle m'a trop énervé, elle était aussi trop énervée!... Je n'irai plus voir personne d'autre! Finalement, écrire c'est bien ce qu'il y a de moins bête!
Mais Dieu! (carrément!) Qu'elle était folle cette astrologue qui me reprochait de ne pas l'écouter! Elle ne voulait pas m'écouter moi-même prétextant son professionnalisme! Ils prétendent tous quelque chose pour ne pas m'écouter! En fait, il n'est pas vrai aujourd'hui que je veux qu'on m'écoute, je voudrais plutôt entendre l'autre et causer avec lui mais ici, ils n'ont rien à dire de spécial ou bien je le sais déjà... Ou bien Catherine, c'est: "regarde-moi, regarde-moi et tu vas bien!..." Comme si ça pouvait marcher comme ça! C'est bien le genre opportuniste qui croit qu'en lavant la casserole que je lui prête, ça donne le change!
Maintenant que j'ai fait un gros méga lapsus sur mon dernier rendez-vous médical (une expertise en plus!) je me décale encore, j'expérimente plus encore la patience... Je m'envoie dans la gueule un énorme: "Tiens! Prend-toi ça! T'es préssé? Ah ouais, t'es préssé? Et ben, ce sera encore plus long! Si long que tu ne peux même pas savoir la date!... Faut pas croire que quand tu penses à quelque chose, ça va arriver! Et que quand ça arrive pas, il suffit que tu piques ta crise pour que ça se fasse!... D'ailleurs, pendant que tu va continuer à attendre, t'as du boulot sur la planche! T'as pas voulu t'occuper de ça jusqu'à présent, t'as fait comme si t'avais un blanc!... Mais en fait, il faut bien que tu t'en occupes, il faut bien que tu trouves ta vie à faire!... Je veux dire, la formation, c'est une chose, mais ce n'est pas tout! Il y a aussi ton quotidien, ton équilibre, ton bien-être... Que tu n'aimes pas certaines choses, OK, mais, ce n'est pas vrai que tu n'aimes rien! Tu peux au moins t'aimer toi-même! Recentrer ce que tu es!... La petite Zora, il faut que tu la racontes! (Avec le p'tit Aziz, c'est jouable... Tu vas jouer le vrai petit maghrébin qui est dans ton coeur et tu vas lui donner un destin tout tracé!)

SOMMAIRE


1 - COMMENT FAIRE DU SIMPLE AVEC DU COMPLIQUE !
2 - DISCOURS AVEC MOI-MEME
3 - SAUVER SA PEAU !
4 - REVIVRE ?
5 - ...UN MORCEAU DE REALITE
6 - LE CONTRAT D'ACCOMPAGNEMENT
7 - L'EXPERIENCE DU JURY...
8 - POUR EN FINIR AVEC LES MERES !
9 - MODE D'EMPLOI
10- LES REVEILS DIFFICILES
11- L'ATTENTE
12- GARE AUX AFFECTS !