dimanche 19 août 2007

ESPOIR et RECONNAISSANCE


§ 9 - ESPOIR
Je me lis dans un livre, j'y lis ce que je suis, avec mes fantasmes qui mélangent mes sensations et révèlent mes désirs. J'y joue avec mes doutes pour mieux les contrer, pour dire oui à tout ce discours de l'autre, comme si j'en devenais l'exemple véritable lui-même! Pour dire que ce n'est pas que de la littérature mais c'est surtout la vie elle-même mise en mots!...
Je reste stupéfaite de la similitude avec le personnage! Là, sur cette page, je "vois" soudain, je reconnais le condensé de ce je fabule avec les personnes qui me viennent en aide depuis deux ans! J'y lis ce qui me revient régulièrement, ces sentiments exprimés par les mots eux-mêmes, je les ressens au travers de ces mots, les mots me les font revivre!... Miracle!... A la page suivante: "Je voulais croire à nouveau à mon boulot... J'avais besoin de garde-fou..."
A moi, le tour de me faire mon projet, de fabriquer mon futur avec mon passé, de prendre ce qui peut être pris et de jeter ce qui ne me concerne pas. S'installer là-bas! Oui, tous sont d'accord mais ça me semble bizarre qu'ils me disent qu'eux aussi le feraient volontiers... Comme un défaut: pourquoi si je dis le nom de cette ville, tout le monde le dirait aussi? Est-ce que pour une autre ville , ils auraient la même réaction?... Est-elle vraiment une ville magique? A cet instant, je me donne l'objectif de trouver comment!

§ 10 - LA RECONNAISSANCE
Ce matin, tout le monde retourne bosser sauf moi... Ça fait deux ans que ça dure et cette fois-ci, c'est la troisième année... Grande culpabilité! Très grande culpabilité!! Je me sens comme un enfant dont on surprotègerait la sensibilité en la soustrayant du collectif que tout le monde subirait... Une espèce de privilège à l'envers!... Absurdité! C'est irrationnel!!... Mais impossible de me l'enlever de la tête, ça ressurgit sans cesse du plus profond du fond du crâne!... Je tente de l'enfouir sous des questions difficiles: comment faire un métier? Comment travailler pour obtenir un vrai salaire? Je me fais croire que je sais y répondre mais je suis terrifiée par la peur de ne pas y arriver!!!...
Pourrai-je cesser un jour de souffrir pour continuer la vie que je veux "mener"? Comment ce projet peut-il avoir lieu en ne souffrant plus? Comment pourrai-je lâcher cet entrainement quotidien à la souffrance, comment le reléguer et l'envoyer dans le passé? Comment échapper à cette chronicité de la souffrance après tant d'efforts pour m'y soumettre et arriver à l'accepter?...
"Faites ce que vous avez à faire..." cela et seulement cela sans m'occuper du reste... Le reste, l'administratif... "Je m'en occupe..." semble-t-il dire!
Aujourd'hui, je veux l'écrire! Je veux écrire cet incroyable accompagnement qui dure depuis deux ans et qui me renvoie à toute ma vie!... Comment cela peut-il n'être qu'administratif?... Alors, je prend mes couleurs et je remplis les petits carrés de mon carnet... Mon esprit lâche doucement les vanes et s'écoule, une sorte de tendresse m'envahit... Je veux croire qu'elle vient d'ailleurs, de quelqu'un d'autre... Qui pourrait bien me l'inspirer? La réponse est là avant la question, je ne la pose que pour mieux y répondre... Même lorsque je ne réfléchis pas, c'est toujours la même réponse: le même nom surgit dans la seconde qui suit la question!...
Il s'est prêté à ce jeu, il ne peut pas l'ignorer, pensé-je en sachant très bien que s'il m'encourage à être mon propre sujet, le reste est mon affaire et qu'il ne s'en mêlera pas... Je me dis alors, pourquoi ne me permettrai-je pas d'imaginer cela? Pourquoi me sentirai-je obligé d'installer un interdit? Ni lui ni personne ne m'y oblige!... Une bouffée de reconnaissance m'envahit, je le sens soudain très proche de moi, au creux de l'oreille... à fleur de peau! NON! Je sais qu'il ne faut pas le faire, il faut juste l'imaginer!... Aussi fort, aussi souvent que je veux, mais il ne faut jamais le faire!... Je l'ai déjà entendu refouler mes élans avec habileté et bienveillance, installant ainsi les limites du possible... Mais, mais, mais... Quoi?

Aucun commentaire: