mercredi 5 décembre 2007

LA REPRISE DE LA CURE
























9ème § - LA REPRISE DE LA CURE
Je suis très satisfait d'avoir pu dire non! Sans doute ai-je balancé cette situation pour en arriver là, pour régler mon compte avec le problème que la cure me pose. Tout ce que la cure m'a fait endurer alors que je me suis livré totalement à l'acte... Il était un livre ouvert qui racontait une leçon qui semblait contrer tout ce que je disais.... Mettre les choses au point, OK! Mais je me suis senti floué dans ma demande. Finalement, il a lâché le bout de gras, j'ai payé avec ma carte et il s'en est remis à mes exigences. Je souris piteusement d'une bataille gagnée que je ne désirais pas engager. D'une certaine façon, ma parole est devenue un piège dans lequel il s'est jeté, l'entretien en a été le combat! La force que je sens ce soir à travers tous mes gestes me le prouve. Pourtant nous avons chacun raison de nos places respectives...
Je sens en moi mon adolescence qui me renvoit devant mon père. Cette impression de porte à faux, cette impression d'entendre "Tu l'as fait!"... Fait ce qui est interdit... "Tu as choisi l'interdit!" Dans le quotidien mon père ne réagit pas. Il parle en apparté avec ma mère pour faire leur consensus contre le phénomène. Moi, sujet, je n'existe plus. Ma position solitaire, privée de partenaire me rend coupable et pourtant je gagne toutes les batailles... Aujourd'hui encore. Une compétence qui apporte un pouvoir que je n'ose pas m'approprier... C'est dangereux de posséder un pouvoir, de s'en servir, c'est un engagement, une responsabilité qu'il faut assumer aussi bien dans les victoires que dans les échecs...
Il s' installe dans son fauteuil et moi devant dans le "mien" avec ce mouvement du menton pour me donner la parole. Je prend un temps puis, avec d'infinies précautions langagières je lui ai "passé la main". Il a nié tout ce que j'avais entendu de lui la dernière fois. On dirait un marchand de tapis. Il s'enfonce dans ce rôle! J'ai peur qu'il se désiste, qu'il refuse de me recevoir le mois prochain, qu'il déni d'avoir ce "suivi" auquel je suis astreint.
Il parle comme si je voulais continuer la cure à laquelle j'ai fait référence. On dirait qu'il ne veut rien faire d'autre, qu'il déni son statut de psychiatre: "ici, on fait comme ci, ça se passe comme ça!"... est-ce une injonction à mon encontre?... Une injonction à base psychique à laquelle je dois me soumettre?... Veut-il m'instrumentaliser? Toujours les mêmes propos mais je ne me laisserai pas faire... Je ne partirai pas sur la pente dérapante en le laissant tranquilement sur le bord! Pendant que je fais le chèque, il se lève et se plante devant le divan. Je voudrais lire sur son visage l'expression de son échec avec mon regard condescendant... Je ne veux pas lui lancer ce défi!
Mes premiers pas sur terre ont été motivés par un chien. Souvenir matinal. C'était un caniche m'avait signalé ma mère. Je viens de rêver qu'un chien arrivait vers moi en frétillant de la queue. Je me lève alors soudainement malgré la lourdeur de mon état. J'ai rêvé ensuite que je me savais dormir dans mon rêve et malgré tout je rêvais que je sautais à bas du lit! Lorsque je me réveille réellement, je m'étonne d'être encore dans mon lit! Je ne vois pas de chien. Je suis persuadé que c'est pour ça qu'en fait je ne suis pas debout!... Est-ce que c'était ainsi que je voyais ma vie: me lever pour soigner les animaux?... Le discours du psychanaliste devient n'importe quoi!

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